Histoire de la Province

La Congrégation a commencé son activité en France du vivant de son fondateur. L’arrivée massive de travailleurs émigrés Polonais (hommes, femmes et jeunes filles) dès la fin du XIXe siècle, a suscité l’ouverture de centre d’accueil près des usines et des entreprises. Les plus grandes concentrations de Polonais étaient en Alsace et Loraine, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Des 1905 les Sœurs ont créé un foyer pour 120 jeunes filles employées à l’usine à Bischwiller. Cette première fondation sur le sol français a existé jusqu’en 1931.

Après la première guerre mondiale beaucoup de Polonais sont arrivés en Alsace pour chercher du travail et gagner leur vie. Les sœurs qui étaient en Alsace depuis 1905 ont gagné la considération des autorités civiles. Elles ont reçu de nombreuses offres pour prendre en charge différents établissements de travail. Ainsi Mgr l’évêque de Strasbourg Eugène Ruch appréciant l’activité des sœurs pour les émigrés et se souciant des ouvrières polonaises a proposé de fonder pour elles un foyer et école Saint Ludan à Hipsheim. En septembre 1924 l’école Saint Ludan fut ouverte. Le programme de cette école prenait en compte les matières théorique et pratique. Les études duraient un an. Des cours de 6 mois étaient également organisés. En fin d’étude les élèves obtenaient un diplôme en langue polonaise et française.

D’autres établissements plus petits, à caractère éducatif dirigés par les sœurs se développaient également.

En 1929 l’entreprise de filature et tissage Mullerhof d’Urmatt a confié l’internat des ouvrières polonaises aux sœurs.

De meme, la Direction des Mines à Ensisheim s’est adressée aux sœurs les priant d’accepter de prendre en charge les enfants des mineurs polonais et les jeunes. Les sœurs soignaient les malades et les personnes âgées à domicile. Les activités des sœurs à Ensisheim ne sont pas passées inaperçues de la direction des entreprises commerciales J.J. Carnot et Forges de Basse Indre qui demandait avec insistance que les sœurs dirigent l’école maternelle de la colonie polonaise à Couëron (44), fondée le 01.11.1929. Puis, l’entreprise confia aux sœurs l’école maternelle de Bonne Fontaine (57) et à La Brutz (44), le soin des malades et mineurs blessés a la mine. Les directeurs des usines constatant le travail des sœurs plein de dévouement, proposaient de nouveaux postes. Ainsi en 1930, les usines Lemaire Destombes créent à Saint André près de Lille un foyer pour les jeunes ouvrières : l’internat pour les jeunes polonaises, apprentissage de la couture, la gestion du ménage, direction de l’école maternelle et soin des malades à domicile.

La même année l’entreprise Comptoir des Industries Lainières conclut un contrat avec la Congrégation pour prendre la direction de l’internat à Abbeville(80) pour les ouvrières de l’usine textile.

En 1931 même ouverture d’un même internat à Roubaix(59). Puis l’évêché de Beauvais fonda à Betz(60) une école maternelle et confia la direction aux sœurs. Mgr Eugène Lenne souhaitait que les sœurs accueillent à la maternelle des enfants polonais et français.

En décembre 1932 le Comité français a fait venir les sœurs à l’hospice des personnes âgées (françaises et polonaises) à Athies(62).

A l’appel de la comtesse Thérèse Hinnisdal en 1935 les sœurs ont pris la direction de l’hospice à Tilloloy(80).

Peu à peu l’activité de religieuses s’est réduite et est devenue difficile, elle partageait le sort de l’émigration polonaise en France occupée par les Allemands. Les sœurs n’avaient plus aucun contact avec la Maison Mère à Cracovie, ce qui causait des difficultés supplémentaires. Afin de pouvoir régler sur place la situation urgente le Conseil Général de Cracovie nomma une Visitatrice pour la France. Au cours de la deuxième guerre mondiale certaines maisons furent fermées mais de nouvelles s’ouvraient. En 1941 celle d’Arras : un orphelinat pour les garçons où les sœurs étaient responsable de la cuisine, de la couture, de la buanderie et se souciaient de la propreté de l’église locale.

De février 1942 à juillet 1947 les sœurs ont dirigé un internat pour garçons près de l’école des Pères de l’Assomption à Choisy sur Seine(94). En 1942 M. le curé de Bruay en Artois(62) a demandé à la Congrégation des religieuses pour catéchiser les enfants et les jeunes, pour soigner les malades et se charger de l’église. Les sœurs employées ont été rappelées par la Congrégation en 1945 pour travailler à Saint Ludan où après la guerre l’école ménagère fut rouverte.

Dans l’histoire des Sœurs du Sacré-Cœur, l’ouverture du noviciat le 8 septembre 1945 à Hipsheim (Alsace) fut un événement important. En effet de nombreuses candidates se présentèrent, désireuses de consacrer leur vie à Dieu. A cette époque les Frères des Ecoles invitèrent nos sœurs à Matzenheim (67) où ils dirigeaient une École Supérieure pour 400 jeunes garçons. Les sœurs s’occupaient de l’infirmerie.

A la demande de monsieur le Recteur du Séminaire Polonais Antoine Banaszak, le 6 décembre 1945 les sœurs ont accepté de diriger le service de cuisine ainsi que l’entretien des chapelles du Séminaire (Paris V ème).

En septembre 1949 la Congrégation a acquis à Fouquières-lès-Béthune une propriété comprenant trois bâtiments entourés d’un parc, d’un potager et d’un verger. Après une mise en conformité des locaux, une école ménagère y fut ouverte la même année. Au début ce fut une école qui s’étendait sur trois années d’études ménagères pour les jeunes filles. Elle fut avec le temps transformée en école technique. L’Académie de Lille lui a attribué en 1959 le statut des Écoles de l’État. Les études duraient trois ans et comprenaient les matières théoriques et pratiques, anctionnées par un diplôme. L’ouverture de l’Ecole Ménagère à Fouquières a eu comme conséquence la fermeture de L’École Ménagère en Alsace-st Ludan. Dès février 1952, fut créé, à sa place, un IMP (Institut Médico-Pédagogique) qui recevait des fillettes déficientes intellectuelles légères et moyennes, d’âge scolaire. L’école à Fouquières-lès-Béthune a subi les évolutions du temps jusqu’en 1970.

Le 12 septembre 1952 le noviciat a été transféré d’Hipsheim (Alsace) à Fouquières-lès-Béthune.

De 1954 – 1958 les sœurs ont travaillé à l’Internat St. Casimir des Pères Oblats de Marie Immaculée à Vaudricourt(62): entretien de la maison et restauration.

En septembre 1958 la Congrégation a accepté l’offre faite par les Usines de Biache St. Vaast(62) pour occuper les postes d’infirmières en usine et pour un travail éducatif à l’Asile pour les enfants des ouvriers, financé par cette usine. Les sœurs donnaient aussi des soins à domicile aux malades, catéchisaient et s’occupaient de la sacristie et de la propreté de l’église paroissiale.

Le 18 mai 1963 a été érigée la Province des Sœurs Servantes du Sacré-Cœur de Jésus en France sous le patronyme de Sainte Marguerite-Marie Alacoque.

La Province française a acheté en 1963 à La Hingrie(68) dans les Voges, une vieille bâtisse, qui après reconstruction, a été la Maison de Vacances pour les enfants de l’IMP de St. Ludan.

En janvier 1978 les sœurs ont commencé à travailler à la Mission Catholique Polonaise et à la Paroisse Polonaise à Paris. De même, en 1991, ouverture d’une Maison d’accueil pour les pèlerins polonais et touristes (fondation de la Mission Catholique polonaise) à La Ferté-sous-Jouarre(77).

En l’an 2000, afin de répondre à l’appel de la Nouvelle Évangélisation et des prêtres de la Communauté de Notre-Dame-de-la-Sagesse, notre Congrégation s’est ouverte au travail paroissial à Neuf-Marché dans le diocèse de Rouen.

En 2009 nous avons commencé notre mission à Paray-le-Monial (71) dans le diocèse d’Autun.

Ces dernières années le nombre de nos religieuses en France a sensiblement diminué. En relation avec ce fait, le nombre de maisons religieuses s’est également réduit en France. Actuellement la Province Française des Sœurs du Sacré-Cœur compte 5 communautés: Groslay, Issy-les-Moulineaux, Neuf-Marché, Paray-le-Monial et Paris.